Editorial
Oswald Pilloud est un des peintres fribourgeois du paysage. Comme d'autres, il risque de tomber dans l'oubli, faute de monographie de son œuvre. On peut parfois agir avant qu'il ne soit trop tard! C'est le cas aujourd'hui pour Oswald Pilloud avec une publication consacrée à son travail d'artiste et à sa vie. Une toile en vente dans une brocante est le déclencheur. Philippe Clerc, historien de l'art, a eu un coup de cœur et s'est mis en quête d'informations. Il s'est approché de PRO FRIBOURG dont une des missions est de sortir de l'oubli des artistes régionaux. En 2001, une publication avait été consacrée à Raymond Buchs en lien avec une exposition au Musée de Charmey. En 2005, c'était au tour de Louis Vonlanthen avec une publication et une exposition au Musée gruérien. Aujourd'hui, Oswald Pilloud se trouve sous les feux de l'actualité avec cette publication de PRO FRIBOURG et une exposition au Musée gruérien du 12 mars au 14 août 2016.
PRO FRIBOURG contextualise cette étude de l'œuvre d'Oswald Pilloud avec deux autres éclairages. Encore une des missions du mouvement! Des moments ou des volets de notre histoire sombrent dans l'oubli faute d'archives ou en raison de leur disparition malheureuse. PRO FRIBOURG a sollicité deux historiens qui mettent en exergue deux volets de l'histoire fribourgeoise.
La place du dessin dans l'enseignement professionnel à Fribourg au début du XXe siècle est retracée dans ses grands axes par Anne Philipona avec le combat de Léon Genoud, pour la création, à Fribourg, d'une école technique. L'Ecole des métiers, Technicum en 1901, ouvre ses portes en janvier 1896. Le dessin est une des branches principales d'enseignement. Des peintres enseignent dans cet établissement, dont les maîtres fri- bourgeois du paysage.
Christophe Mauron a recueilli le témoignage de Françoise Eisenring qui parle de son grand-père Auguste Barras, propriétaire du chalet du Revers et du terrain des Tosses. Le chalet était lieu de rencontres masculines, les amis du pharmacien bullois, si possible de même couleur politique, et des artistes. Ces derniers, dont Oswald Pilloud, ont peint ces chalets et ces alpages où ils séjournaient. Ainsi s'entrouvre l'histoire d'amour d'une bourgeoisie aisée pour ses chalets et ses alpages avant la naissance du mythe dont ils seront l'objet.
Monique Durussel